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hervé morin - Page 8

  • L’Arès déjà morte avant d’avoir existé?


    L’antagonisme – pour ne pas dire plus – entre Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, l’absence de ralliement des députés radicaux toujours encartés à l’UMP, l’absence d’investissement de nombreux militants du Parti radical ou du Nouveau centre dans la nouvelle structure, la fracture même à l’intérieur du Nouveau centre entre partisans de Borloo et de Morin, le mal être des militants de la Gauche moderne de se trouver dans une confédération centriste, le refus de l’Alliance centriste de rejoindre ce rassemblement hétéroclite, sont la preuve que l’Arès (Alliance républicaine, écologiste et sociale) pourrait bien disparaître avant même d’avoir pu fonctionner.

    Est-ce aussi étonnant? Non pour ceux qui connaissent les rivalités au centre de l’échiquier politique ainsi que l’architecture faite de bric et de broc de l’Arès.

    Pour autant, de bons sondages présidentiels pour Jean-Louis Borloo auraient certainement fait taire les voix dissidentes. Ainsi qu’un engagement à être candidat plus fort de la part du Président du Parti radical qui semble toujours être dans une posture de ménagement de la chèvre et du chou, uniquement pour préserver son avenir politique.

    Un certain manque de courage que lui reprochent beaucoup de centristes et pas seulement d’aujourd’hui.

    De quoi troubler les militants et les sympathisants du Centre.

    La candidature Borloo n’a pas, en outre, créé un électrochoc dans l’électorat, même pas dans l’électorat centriste. Il faut dire que l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy n’avait pas un bilan centriste évident à défendre et qu’il a fait des déclarations indiquant qu’il se sentait «républicain social et écologiste» et non un centriste.

    Tout n’est pas encore perdu pour l’Arès. D’autant que la candidature de François Bayrou ne connait pas, non plus, une dynamique qui l’imposerait à tous les centristes.

    De même, la crise économique et sociale qui semble revenir à vitesse V peut être très préjudiciable à Nicolas Sarkozy sans pour autant profiter à la Gauche si le Parti socialiste sort affaibli et désuni de son débat interne lors de ses primaires.

    Jean-Louis Borloo peut éventuellement reprendre la main, mais il sait maintenant que son principal adversaire (ne s’en doutait-il pas déjà?) est dans sa propre maison et qu’il s’appelle Hervé Morin…

    Ce dernier joue son avenir politique dans les mois qui viennent. Il sait qu’il est incapable, pour l’instant, de concurrencer Borloo dans les sondages et dans l’opinion publique. Pour autant, il guette tous les faux pas de son concurrent pour les utiliser à booster sa candidature.

    C’est ce qu’il a fait en montrant que Jean-Louis Borloo hésitait encore à se présenter (malgré tout ce que disent ses lieutenants à longueur de journée) et que beaucoup des élus radicaux ne le suivaient pas.

    Ce qui est préjudiciable à l’Arès, c’est que cette formation de formations joue une sorte de primaire mais non-déclarée. Dans ce cas là, tous les coups sont permis puisqu’il y n’y a pas de concurrence officielle entre plusieurs prétendants et aucune règle à respecter. Et que cette fausse-vraie primaire n’intéresse que peu les Français. Des faiblesses qui sont bien celles d’un Centre aujourd’hui morcelé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La pitoyable rentrée centriste qui s’annonce


    Nous avons lutté, nous luttons et nous lutterons sur ce site pour que le Centre devienne une force politique dominante en France et que les centristes éparpillés comprennent qu’ils doivent s’entendre à défaut de s’aimer.

    La rentrée politique qui s’annonce est à des années-lumière de cet objectif!

    Résumons: François Bayrou déteste Jean-Louis Borloo qui déteste Hervé Morin et qui déteste les deux premiers. En matière d’alliance, on fait mieux.

    Les trois principaux leaders de la galaxie centriste ont tous, en outre, la même ambition (la seule chose qu’ils semblent partager): être candidat à l’élection présidentielle.

    Au jour d’aujourd’hui, si c’était le cas, nous aurions les résultats suivants au soir du premier tour d’avril 2012: Jean-Louis Borloo aux alentours de 8-9%, François Bayrou aux alentours de 6-7% et Hervé Morin aux alentours de 1-2%.

    Qui seraient les gagnants? Les railleurs du Centre.

    Qui seraient les perdants? Les trois larrons précités mais aussi et surtout et malheureusement, tous les militants centristes, les partis du Centre et le Centrisme.

    Merci à ceux qui sont sensés représenter une mouvance politique qui met la responsabilité et le consensualisme en tête de ses comportements!

    Y a-t-il un espoir que tout ceci change dans les mois qui viennent? Oui et non.

    Oui, si les militants des différents partis centristes qui se regardent en chiens de faïence osent porter une envie unitaire forte et qu’ils le disent.

    Oui, si un des candidats potentiels fait rapidement une percée dans les sondages.

    Oui, si les projets que présenteront ces derniers se ressemblent pour s’assembler.

    Oui, si les centristes se rendent compte enfin de la responsabilité qu’ils ont de sortir le pays d’une crise économique, sociale et sociétale dans laquelle il s’enfonce car ils possèdent de bons diagnostics et de bonnes solutions.

    Non si tout reste comme ces cinq dernières années.

    Et ce n’est malheureusement pas la création récente de l’Arés des compères Borloo-Morin qui débloquera les choses. Ni même la volonté des militants courageux de l’Alliance centriste de réunir le Centre.

    Car il semble bien que les inimitiés sont bien plus grandes que le sens du devoir politique chez les responsables des différentes formations.

    Ils jurent leur grand dieu que non? Chiche?!

    En attendant, cette situation est bien pitoyable. Le plus extraordinaire, c’est qu’il y a encore de nombreux Français pour glisser un bulletin de vote centriste dans les urnes. Les voilà, les vrais héros actuels du Centre!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Bayrou, son projet, ses ambitions et le Centrisme

    Le François Bayrou de 2012 devrait se caractériser, selon ses propos dans les médias, par un recentrage (que l’on espère sincère), de bonnes idées et des valeurs essentielles. Mais tout cela pourrait ne servir à rien car sa stratégie demeure très aléatoire et son hubris - malgré sa repentance après les résultats électoraux calamiteux de son parti – est toujours prégnant et pourrait causer sa perte.

    D’autant que s’il ne parvient pas à s’imposer l’année prochaine, son avenir politique, en tout cas, son futur présidentiel risque d’être définitivement de l’histoire ancienne.

    Le Centre, c’est un humanisme intégral qui fait de la personne (l’individu responsable, doté de droits et de devoirs, dans une société solidaire au lien social solide) l’alpha et l’oméga de toute politique. François Bayrou croit, sans conteste, à ces valeurs centristes essentielles que sont la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.

    - Le Centre est indépendant et doit absolument le demeurer (ou le redevenir…). François Bayrou défend cette indépendance incontournable et non-négociable si les centristes veulent réellement porter leurs valeurs et leur projet afin de les faire triompher.

    - Le Centre doit rassembler autour de lui et non être une simple force d’appoint soit de la Gauche, soit de la Droite. François Bayrou est sur cette ligne, la bonne et la seule capable de mettre en place une vraie politique équilibrée dont la France a besoin dans une Europe unie et afin qu’elle ait toute sa place dans une mondialisation qu’il serait suicidaire de nier et de rejeter.

    - Le Centre doit proposer un projet politique responsable, innovant et visionnaire. François Bayrou n’en est pas très loin.

    Mais si son obsession d’un système éducatif performant et rénové est à mettre à son crédit, sa volonté de réindustrialiser la France à tous prix est beaucoup plus contestable, surtout, bien moins atteignable que l’investissement dans les nouvelles activités (qu’elles soient dans l’agro-alimentaire, l’industrie ou les services), l’innovation et la création. On peut certes récupérer un certain nombre d’activités délocalisées (et il ne faut pas s’en priver) mais, d’une part, toutes les activités ne sont pas intéressantes à récupérer et d’autre part, beaucoup ne le seront jamais. Et puis, comment imaginer que les Français soient prêts à payer des produits beaucoup plus chers pour cause de relocalisation alors même que leur pouvoir d'achat s'est effrité?!

    Quant à son obsession de l’équilibre budgétaire, il a mis de l’eau dans son vin, sachant que s’il défend la «règle d’or» (qu’il aurait voulu plus contraignante) et des coupes budgétaires importantes, il sait aussi que la politique qu’il veut mettre en place nécessite des mesures qui ont un coût. Notamment celle qu’il prône, cette aide nécessaire aux PME pourvoyeuses d’emplois et de richesse nationale.

    - Le Centre n’est pas un positionnement de circonstance. On aimerait dire que François Bayrou le pense mais on n’en est pas sûr. Son éloignement de la galaxie centriste de 2007 à 2010 ne plaide pas en faveur de la sincérité de ses serments de fidélité récents.

    - Le Centre, selon Bayrou, gagnera tout seul en rameutant autour de lui et de l’homme providentiel (a.k. François Bayrou himself) permettant de créer une improbable «union nationale» (2007) ou une tout aussi improbable «majorité centrale» (2011) réunissant de Dominique de Villepin à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou Emmanuel Valls.

    François Bayrou veut faire croire qu’il croit dur comme fer à ce rassemblement sans queue ni tête mais qui lui permet de montrer qu’arithmétiquement sa stratégie est réalisable... Ce qui est une erreur voire une faute politique en analysant les forces politiques de la France, actuellement. Sauf à espérer secrètement que le pays ne plonge dans une crise majeure, extrêmement grave pour la démocratie et son avenir, rabattant les cartes et imposant des unions, ce qu’aucun responsable politique digne de ce nom ne peut espérer afin de booster son propre destin présidentiel…

    La bonne stratégie, c’est se battre pour ses idées, sa vision, son projet politiques et nouer, si nécessaire (et ça l’est), les alliances pour gouverner en imposant la plupart de ses vues si l’on est le partenaire le plus fort, en imposant des mesures emblématiques si l’on est le partenaire du plus fort.

    Au jour d’aujourd’hui, François Bayrou doit d’abord convaincre qu’il a l’étoffe d’un présidentiable crédible et que son projet politique permet de faire face aux défis actuels en matière économique, sociale, sociétale et internationale. S’il est en tête des intentions de vote ou s’il est dans le duo du second tour de la présidentielle, les rapprochements se feront par rapport à sa crédibilité personnelle et politique et non sur un concept fumeux.

    Enfin, on ne peut s’empêcher en lisant et en écoutant les propos de François Bayrou de lui demander de cesser de jouer au moralisateur en chef qui distribue les bons points de vertu. Le sage sait bien qu’il faut d’abord commencer par soi-même avant d’accabler les autres.

    Qu’il se rappelle que l’hubris a fait disparaître des civilisations comme l’expliquait le grand historien américain Arnold Toynbee et a détruit des destins personnels…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre: recherche dynamique désespérément


    La trêve politique estivale se fait sur un pauvre constat pour le Centre. Il n’a pas réussi à se rassembler et il ne parvient pas à susciter une dynamique d’adhésion dans la population qui pourrait lui permettre de peser lors des prochaines élections présidentielles et législatives autrement que par monnayer ses voix de premier tour afin d’obtenir quelques gratifications mineures.

    Mais pour que cette dynamique existe, il faudrait que le Centre puisse en être le déclencheur. Or, soyons honnête, qu’est-ce que l’image actuelle des centristes? Des hommes et des femmes politiques en train de se dénigrer les uns et les autres sans réel projet politique et dont les motivations semblent être beaucoup plus personnelles que tournées vers le bien être des Français.

    Quant aux leaders, ils sont incapables de susciter un engouement «obamesque»! François Bayrou et Jean-Louis Borloo occupent la scène politique depuis longtemps et ne sont guère vus comme des agents de la rénovation, tout autant que Jean Arthuis. Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et quelques jeunes et moins jeunes loups sont incapables de s’imposer aux yeux du grand public.

    Qu’est-ce qui pourrait bien dynamiser le Centre?

    C’est difficile à dire car une dynamique comporte de multiples éléments qui ne sont guère tous rationnels. Quand François Bayrou explique que le Centre doit trouver en lui-même la justification de son existence et non attendre que des événements extérieurs le fasse exister, il a raison. Néanmoins, la conjoncture a toujours joué un rôle dans tous les mouvements qui portent un parti ou un courant politique et/ou qui permettent de remporter une élection.

    Comme le rappelait récemment Pascal Perrineau, le directeur du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris), dans Le Figaro, pratiquement toutes les élections présidentielles de la V° République ont connu des surprises, de la mise en ballotage du Général de Gaulle en 1965 à l’élimination du deuxième tour de Lionel Jospin en 2002 en passant par la victoire de François Mitterrand en 1981, voire à celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974.

    Et ces surprises n’étaient pas perceptibles jusqu’à quelques semaines ou même quelques jours avant le scrutin. Mais elles étaient toutes la résultante d’une conjoncture particulière qui permet, finalement, à un candidat de l’emporter ou à un autre de sombrer après avoir été le favori.

    Du coup, si le Centre recherche désespérément une dynamique, rien n’est pourtant donné, alors que nous à plus de neuf mois du premier tour de l’élection présidentielle. Les centristes ont encore un peu de temps pour susciter un mouvement d’adhésion. De même, leurs concurrents ont encore du temps pour leur offrir une plus grande exposition…

    Reste que l’analyse de la situation du Centre, morcelé, miné par les inimitiés et ayant une image très troublée dans l’opinion publique et les médias n’incite guère à l’optimisme.

    Ce qu’il faudrait pour mettre un peu d’ordre dans le petit monde du Centre, c’est qu’au moins les centristes s’appliquent à eux-mêmes ce qu’ils réclament des autres: la responsabilité.

     

    Alexandre Vatimbella

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  • La reconstruction du Centre reste à faire


    En 2007, l’UDF implosait en plein vol après que François Bayrou ait confondu indépendance et isolement. En 2009, des militants centristes suivaient Jean Arthuis pour refonder un Centre écartelé entre des égos et des intérêts personnels divergents beaucoup plus que par des visions politiques opposées. Mais l’action n’a pas suivie. Au début d’année, Jean Arthuis et Hervé Morin, le président du Nouveau centre, annonçaient la création de la Confédération des centres qui, en réalité, n’a jamais existé! En ce juin 2011, la création de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) par le même Hervé Morin avec Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, marquait un nouvel échec dans la tentative de reconstruire un Centre fort. Et, début juillet 2011, l’Alliance centriste, créée par ses initiateurs pour favoriser une refondation du Centre autour d’un projet politique et d’une union des différentes mouvances centristes, refusaient d’entrer dans l’Ares, pourtant créée par Hervé Morin, allié éphémère de Jean Arthuis, tout en recevant en grande pompe… François Bayrou, l’ennemi juré du leader du Nouveau centre!

    Belles cacophonies. Et nous n’en sommes peut-être qu’au début…

    Les responsables de cet échec sont toujours les mêmes: Hervé Morin et ses amis du Nouveau centre, d’un côté; François Bayrou et ses amis du Mouvement démocrate de l’autre. Seule nouveauté, la présence de Jean-Louis Borloo qui, après avoir été humilié par Nicolas Sarkozy, a réussi un joli coup en faisant une OPA à des fins personnelles sur le Centre, comme l’avait fait en son temps un Edouard Balladur, reléguant Hervé Morin au rôle de faire-valoir.

    Résultat, la reconstruction du Centre reste à faire.

    Cette situation pourrait être désespérante. Et elle l’est d’un certain point de vue! Que pourrait-il bien se passer pour qu’enfin les centristes décident de se rapprocher et d’unir leurs individualités au lieu de les utiliser pour s’affronter? En réalité, les différences sont tenues le plus souvent et il n’est pas facile, dans bien des conversations politiques, de savoir qui est membre du Nouveau centre ou du Mouvement démocrate, voire même de la mouvance centriste de l’UMP…

    C’est en faisant ce constat qu’Alliance centriste s’était créée il y a deux ans autour de Jean Arthuis et de quelques autres afin de démontrer l’absurdité d’un Centre éclaté. Malheureusement, celle-ci, trop inaudible, n’a pas réussi à rapprocher les frères ennemis, ni à les mettre devant leurs responsabilités.

    Ce qui est assez paradoxal, ce sont les nouveaux rapprochements en train de se faire. Lors de l’inauguration récente de son siège remis à neuf, le Mouvement démocrate de François Bayrou a invité quelques personnalités centristes dont Jean Arthuis (Alliance centriste) et Pierre Méhaignerie (UMP). Lors de son congrès, hier, l’Alliance centriste a invité François Bayrou (Mouvement démocrate) et le même Pierre Méhaignerie.

    Rappelons que François Bayrou a été, jusqu’à présent, un farouche opposant à Nicolas Sarkozy alors que Pierre Méhaignerie en a été, dans le même laps de temps, un supporter loyal… Est-ce leur opposition à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin qui les réunit? Ou une même vision du Centrisme? Pourquoi se rapprocher maintenant alors que le Parti radical et le Nouveau centre ont scellé une alliance? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre pour l’instant.

    Tout ce que l’on peut dire, c’est que la nouvelle configuration du paysage centriste qui semble émerger de ces différents et récents mouvements de plaques placeraient, d’un côté, le Nouveau centre et ses alliés de droite dans l’Ares et de l’autre, un front Mouvement démocrate – centristes de la majorité – Alliance centriste.

    On peut être incrédule sur ce nouveau front de partage mais il ne s’agit que d’un constat. Evidemment, il peut évoluer à tout instant. Rien ne dit que l’Ares est partie pour durer pour les vingt à trente prochaines années comme le claironne, un peu trop sûr de lui, Jean-Louis Borloo. Rien ne laisse à penser que François Bayrou et Pierre Méhaignerie vont se rapprocher plus que pour célébrer une vieille amitié et quelques faits d’arme du passé.

    Reste que cette ligne de front indique clairement que le Centre a choisi une voie qui ne ressemble guère à celle de l’union…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «vrai» centriste, c’est celui qui dit qu’il l’est… ou pas!


    L’espace au centre est toujours convoité quand arrivent les présidentielles. Du coup, les personnalités politiques à se déclarer centristes ou à se trouver des accointances avec les idées centristes, deviennent de plus en plus nombreuses à mesure que l’échéance électorale principale de la politique française se rapproche.

    Limitons-nous à ceux qui se déclarent centristes. Bien sûr, nous avons parlé ici maintes et maintes fois de tous ces prétendants. Mais il est toujours intéressant de se rappeler pourquoi ils jurent leurs grands dieux qu’ils sont, chacun d’entre eux, le «vrai» centriste, le seul légitime à réclamer les votes des électeurs du Centre.

    Ce n’est pas pour chicaner que nous conduisons cet examen mais parce qu’il est crucial pour le Centre d’être représenté par un ou des candidats qui ont réellement une vision centriste.

    Ainsi, quand les médias s’amusent à prétendre que Dominique de Villepin doit être classé dans les candidats centristes à la présidentielle, on aurait tendance à regretter que les cours de sciences politiques ne soient pas obligatoires pour avoir une carte de presse…

    Plus sérieusement, trois candidats et quelques «recours» encore dans l’ombre naviguent dans la galaxie centriste et peuvent prétendre à être le fameux «vrai» centriste.

    Par ordre alphabétique, ce sont: François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin (et Jean Arthuis comme premier «recours»).

    Dans ces trois là, les deux qui tiennent actuellement la corde pour représenter le Centre en 2012 sont Jean-Louis Borloo et François Bayrou (même s’il ne faut enterrer définitivement Hervé Morin).

    Au-delà de leurs positionnements passés, ce qui est intéressant est leur positionnement présent, celui des deux dernières années. On peut se (re)découvrir centriste sans que cela soit une escroquerie. Sauf si cela se produit juste avant chaque échéance électorale…

    Aucun des deux n’a fait, durant cette période, de grands serments de Centrisme, à part ces derniers mois.

    Jean-Louis Borloo se disait jusque récemment totalement dans l’UMP, dans une aile sociale de la Droite républicaine mais pas du Centre.

    François Bayrou se disait, dans le même temps, démocrate, plus en référence au Parti démocrate américain, au Libéraux-démocrates britanniques de son ami Nick Clegg voire au Parti démocrate italien de son ami Francesco Rutelli, c’est-à-dire, dans son esprit, entre le Centre et la Gauche, dans une tentative de dépassement de l’humanisme centriste par le solidarisme.

    On peut donc dire, pour schématiser, que Jean-Louis Borloo est proche du centre-droit sans en être, se présentant comme un républicain-social de droite, et que François Bayrou est proche du centre-gauche, se présentant comme un social-libéral.

    Evidemment, cette double affirmation sera critiquée par ceux qui feront valoir les états de service des deux prétendants à l’investiture centriste.

    Pour beaucoup, le parcours politique de François Bayrou est bien plus proche de celui d’un homme de Droite que de celui d’un homme de Gauche. Et ses racines démocrate-chrétiennes le légitimeraient, selon eux, au centre de l’échiquier politique français.

    Concernant Jean-Louis Borloo, il a toujours navigué, certes à droite, mais dans une vision beaucoup plus consensualiste vis-à-vis des franges modérées qui se mélangent avec elle, voire même avec des mouvances plus éloignées, comme les Verts.

    Admettons ces remarques mais rappelons que ce qui nous intéresse ici est le positionnement adopté non pas il y a dix ou cinq ans, ni celui revendiqué depuis trois à six mois.

    De ce point de vue, aucun des deux hommes ne s’est épanché sur son appartenance au Centre et n’a fait preuve d’un militantisme centriste particulier.

    Nous avons donc deux prétendants à la place de candidat du Centre à la présidentielle qui revendiquent leur légitimité respective sans que celle-ci puisse être établie sans équivoque.

    C’est sans doute la raison pour laquelle nous assistons à des déclarations à répétition (plus du côté de Bayrou actuellement) sur leur attachement au Centre et aux valeurs centristes (même si Borloo ne se définit pas comme un centriste mais comme le meilleur représentant des modérés de droite et de gauche et donc aussi du Centre).

    N’oublions pas, non plus, les soutiens de Bayrou à la candidature d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 et de Borloo à celle de Nicolas Sarkozy à celle de 2007, deux hommes que l’on ne peut guère placer au centre de l’échiquier politique.

    En attendant la publication de leurs programmes précis, nous serons encore, pendant quelques mois, réduits à les croire sur parole.

    Bien difficile pour les centristes qui sont plutôt des pragmatistes et des réalistes s’attachant au réel et non aux discours des opportunistes qui vont et viennent au gré des sondages et des espaces politiques libres.

    Car, en définitive, le «vrai» centriste est d’abord celui qui le prouve par son parcours politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il une chance pour voir un Centre uni à la présidentielle?


    Même si François Bayrou ne s’est pas encore déclaré officiellement et si Jean-Louis Borloo hésite; même si Hervé Morin et Jean Arthuis n’ont pas tout à fait renoncé; et même si un candidat de dernière minute n’est pas exclu, peut-il y avoir, in fine, un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012?

    Si l’on analyse la situation politiquement (sans oublier celle des égos!), la réponse est non. Au cas où Jean-Louis Borloo jetterait l’éponge face aux pressions de l’UMP et de l’Elysée, Hervé Morin ne se gênerait pas pour se lancer dans la bataille. De son côté, quoiqu’il arrive, François Bayrou sera candidat. Et Jean Arthuis réfléchit.

    Trop de choses séparent encore les leaders centristes pour que l’on puisse envisager une réconciliation suivie d’une refondation d’un Centre uni avant les présidentielles. Cela ne veut pas dire que ça ne vaut pas le coup de travailler en faveur de cette refondation mais que le principe de réalité engage à ne pas se faire trop d’illusions de ce côté-là.

    Si l’on analyse la situation administrative, la situation est tout autre. Au jour d’aujourd’hui aucun des candidats ayant décidé de se situer au centre de l’échiquier politique ne possède les 500 signatures nécessaires pour se présenter. Ni Jean-Louis Borloo, ni Hervé Morin, ni François Bayrou.

    Cela ne signifie aucunement qu’ils ne les obtiendront pas. On peut supposer que Jean-Louis Borloo y parviendra même sans l’aval de l’Elysée. A contrario, on peut penser que François Bayrou y parviendra mais, cette fois-ci, avec l’aval de l’Elysée! En revanche, il y a peu de chances qu’Hervé Morin les obtiennent surtout après son livre de quasi-injures à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Et il y a peu de chances également que Jean Arthuis puisse les réunir.

    Donc, si Jean-Louis Borloo jette l’éponge, on pourrait se retrouver avec une seule candidature, celle de François Bayrou, sponsorisée, quelque part, par l’Elysée qui n’a jamais caché que le leader du Mouvement démocrate était le seul «vrai» centriste et le seul qui avait une légitimité à représenter le Centre en 2012. Façon de délégitimer Borloo et Morin…

    Evidemment, cela posera un problème politique à François Bayrou si les signatures d’élus qui lui permettent d’être présent à la présidentielle viennent en grande majorité de l’UMP, le parti d’un président qu’il n’a pas cessé de critiquer et de combattre pendant cinq ans.

    On sait déjà que le discours sera de dire qu’il ne s’agit pas d’une fleur ou d’une aide quelconque mais de l’esprit démocratique des élus. Seulement, personne ne sera dupe…

    Si tel est le cas, peut-on voir le Nouveau centre, voire le Parti radical, se ranger derrière François Bayrou? A part quelques soutiens personnels, cela serait très étonnant.

    Si François Bayrou, par extraordinaire, ne se présente pas et que Jean-Louis Borloo, est présent, il ne sera pas, non plus, le candidat de tous les centristes car le Mouvement démocrate ne le soutiendra pas et, sans doute pas, non plus, l’Alliance centriste. Sans parler qu’une partie des radicaux ne sera pas derrière lui.

    En résumé, même s’il ne devait y avoir qu’une seule candidature centriste à la présidentielle de 2012, le Centre serait toujours autant fragmenté et pourrait même en ressortir encore plus désuni.

    Mais il peut y avoir une autre situation: aucun candidat centriste. Car, dans une logique purement arithmétique, si aucun de ceux qui veulent y aller n’arrive à réunir les 500 signatures, la place du Centre sera vide.

    Ce scénario catastrophe a, avouons-le, peu de chances de se réaliser. En revanche, le scénario catastrophe d’un trop plein de candidats (avec des «faux» centristes en sus), n’est pas à écarter totalement, lui. Et pourrait se révéler bien plus catastrophique que le premier!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme première victime de la bataille au centre

    On ne sait pas encore qui va gagner la bataille au centre où les deux favoris du moment, Jean-Louis Borloo et François Bayrou, ont redécouvert récemment les vertus du Centre. Mais l’on commence à discerner qui va en être la victime: le Centrisme…

    Car cette bataille se fait avant tout sur des égos, des ambitions politiques et des positionnements aléatoires et non sur un solide corpus centriste. Beaucoup diront que cette situation n’est guère nouvelle. C’est exact. Mais cela n’en est pas moins destructeur une fois de plus pour la crédibilité et l’image du Centrisme déjà accusé d’être une fausse pensée politique et un alibi pour tous les politiciens hésitants ou opportunistes.

    Dans ce théâtre des faux-semblants où les Rastignac élyséens en mal de positionnement politique tentent une OPA sur l’espace centriste, les Français ont beaucoup de mal à s’y retrouver. Et pour ne rien arranger, les médias ne clarifient rien.

    Prenons ainsi le dernier sondage sur la personnalité qui incarne mieux le Centre. Sur les cinq personnalités proposées aux Français, deux ne sont pas centristes (selon leurs propres propos): Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Le premier, républicain social de droite, arrive en tête alors que l’on retrouve en troisième position le second, nationaliste de droite vaguement gaulliste.

    Sans oublier que nous avons en deuxième position François Bayrou, un homme qui ne s’est jamais reconnu totalement dans le centrisme et en quatrième position, Hervé Morin qui n’a de cesse de clamer qu’il n’est pas du Centre mais au centre-droit.

    Le seul qui s’affirme au centre du Centre, Jean Arthuis, termine bon dernier avec 4%...

    Intéressons-nous maintenant au sondage commandé par le Nouveau centre sur la vision qu’ont les Français du Centre. A la question de son positionnement sur l’échiquier politique, l’institut de sondage a demandé si le Centre était plus proche de la Gauche ou de la Droite. Aucune possibilité de répondre, «ni l’un, ni l’autre» (mais l’on peut penser aussi que le commanditaire, le Nouveau centre, n’était pas demandeur, lui qui affirme que le Centre est à droite…). Et les sondés, en bons soldats des enquêtes d’opinions ont estimé à 67% qu’il est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et à 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007).

    Cependant, force est de reconnaître que peu de sondés ont choisi la case «sans opinion»…

    Bien sûr, il s’agit de sondages où tous les Français sont interrogés. On peut supposer que les réponses seraient un peu différentes  si l’on n’interrogeait que les militants, sympathisants et électeurs centristes (quoique les électeurs de Bayrou en 2007 sont dans la moyenne comme on l’a vu ci-dessus…).

    Si l’on rapproche les deux sondages, on s’aperçoit qu’il n’est guère étonnant que les Français estiment que ce soit un homme modéré de droite qui incarne le mieux le Centre, Jean-Louis Borloo et que Dominique de Villepin recueille un pourcentage élevé.

    Mais si les médias peuvent embrouiller les Français et si ceux-ci se laissent embrouiller aussi facilement, c’est bien parce que les centristes ont eux-mêmes tout embrouillé et qu’on les entend peu défendre les valeurs du Centrisme.

    En fait, comme tous les autres politiques de Droite et de Gauche, ils sont assez vagues pour tenter de ratisser large. Mais si leurs collègues à l’UMP ou au PS ont en tête d’attirer les électeurs centristes, eux, ils lorgnent sur les modérés de gauche et de droite, donc des deux côtés de l’échiquier politique, ce qui implique un grand écart périlleux... Sans oublier qu’il faut bien nouer des alliances en vue des législatives avec la Droite ou la Gauche pour obtenir quelques députés.

    Au vu de ce tableau, est-ce donc un fatalisme et une histoire sans fin que le Centre soit dénaturé et trahi par les siens, immolé sur l’autel du réalisme politique?

    Non, si l’on considère que le combat politique des idées et des projets est plus important que celui des postes. Non, si l’on considère qu’une fois remporté le combat des idées, les postes en sont la récompense et permettent de mettre en œuvre un programme centriste. Non, si l’on considère qu’un Centre fort dicte sa loi à ses partenaires dans une coalition plutôt qu’il ne se laisse dicter leurs lois.

    Bien évidemment, en ce début d’été 2011, on est loin du compte. Mais l’on doit aussi reconnaître que la volonté politique n’est pas au rendez-vous dans le camp centriste pour développer ce travail de longue haleine.

    François Bayrou s’en rapprocherait le plus. Mais il est tellement dans une démarche monomaniaque pour décrocher l’Elysée qu’il se sert plus du Centre qu’il ne le sert. C’est dommage, car cela a engendré parfois un fort hiatus entre ses propos, ses démarches et les idées du Centrisme.

    Il a ainsi proposé à Dominique de Villepin de discuter (tout comme, d’ailleurs, Jean-Louis Borloo). Il a même affirmé, avant de revenir dans le giron centriste, que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire lors d’une conférence de presse.

    Il faut dire que c’était juste après avoir obtenu 18,57% des voix à la présidentielle 2007. L’hubris l’avait touché de plein fouet…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’Alliance républicaine, confédération de déçus et de frustrés du sarkozysme


    Après le Nouveau centre, après le Parti radical, après la Convention démocrate, ce sera au tour de la Gauche moderne de voter sa participation à cette confédération, non pas regroupant des formations du Centre puisque ce dernier parti nie en être, mais, plutôt et surtout, de déçus et de frustrés du sarkozysme, tous affirmant continuer à demeurer de la majorité présidentielle.

    Car, depuis que le Mouvement démocrate a fermé la porte à sa participation qui était déjà plus qu’hypothétique, depuis qu’aucun autre parti situé sur le centre de l’échiquier comme Cap 21 ou les Radicaux de gauche n’aient manifesté son envie de rejoindre cette structure et, surtout, depuis que l’Alliance centriste semble ne plus vouloir en être la caution centriste et indépendante, celle-ci ne sera, au mieux, qu’un appendice de l’UMP, au moins pour l’instant.

    Il faut rappeler que tous les dirigeants des partis qui vont composer la nouvelle formation ont fait et continuent à faire allégeance à la Droite. Cela n’est pas une tare mais montre bien son positionnement au «centre-droit» comme le dit Hervé Morin, «dans la majorité» comme le déclare Jean-Louis Borloo, voire «clairement dans la majorité» pour rassembler «tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP», comme l’a écrit à ses militants le secrétaire général de la Gauche moderne.

    Et puis, imaginons un instant ce qui se serait passé si Jean-Louis Borloo était devenu premier ministre, comme il en rêvait, et avait formé un gouvernement dans lequel se trouverait Hervé Morin, Jean-Marie Bockel (tous deux virés par Fillon) et Hervé de Charrette. Y aurait-il, aujourd’hui, une Alliance républicaine, sociale et écologiste?!

    Quelle peut-être donc le but de cette alliance que les médias souvent appellent improprement «Alliance centriste» qui est le parti dirigé par Jean Arthuis (et qui d’ailleurs n’a pas l’air de s’émouvoir de cette confusion…).

    Dans une lutte pour la prééminence à droite entre un courant conservateur, étatique et nationaliste et un courant réformiste, libéral et européen, la bataille semble de nouveau s’engager.

    De même, les leaders de cette alliance attendent un «rééquilibrage» de la Droite en leur faveur, eux qui n’ont eu que des miettes ces cinq dernières années dans les gouvernements et les allées du pouvoir.

    Bien sûr, le rêve caché de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel, c’est de créer une confédération qui va monter en puissance et qui, à terme, pourrait dépasser l’UMP dans un remake de l’affrontement RPR-UDF.

    Sauf que l’Alliance républicaine n’est pas une nouvelle UDF, n’en déplaise aux slogans des dirigeants du Nouveau centre.

    Et elle ne peut l’être tant une partie importante des centristes y demeurent en dehors. Même s’il ne faut pas idéaliser l’ancienne formation créée par Valéry Giscard d’Estaing dont certains membres se trouvaient bien plus à droite que beaucoup de gaullistes…

    Evidemment, il y a également la présidentielle en ligne de mire. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Jean-Louis Borloo, seul personnalité crédible à ce niveau de la confédération, va se présenter. Il hésite. Et il fait bien, pour lui, pour son parti et pour la Droite.

    Car si sa stratégie personnelle est de se rendre indispensable à l’actuelle majorité, alors il doit, à la fois, regarder les sondages qui ne montrent pas plus que cela une réelle adhésion d’une partie importante de l’électoral à sa candidature, loin de là, ainsi que les possibles ravages que cette dernière pourrait causer dans son camp (Sarkozy devancé par Le Pen, par exemple). Voilà qui l’empêcherait sans doute, si elle était menée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au premier tour de la présidentielle, de se retrouver à Matignon dans la cadre d’une réélection de Nicolas Sarkozy.

    De quoi peser le pour et le contre, patiemment et de susciter l’impatience chez ses partenaires de la future confédération.

    Mais, peut-être que nous n’en arriverons pas jusque là. Car, après avoir célébré dans le courant juin la naissance de cette confédération (alors même que la dernière composante éventuelle, l’Alliance centriste, ne se sera pas encore prononcée sur son adhésion!), il va falloir écrire un programme puis se distribuer les postes de responsabilité puis les investitures pour les sénatoriales et les législatives avant de voir si les députés radicaux encore dans l’UMP rejoindront la nouvelle structure fin 2011. Et là, d’autres difficultés, bien plus importantes que des professions de foi unitaires et des discours enflammés, vont commencer.

    Sans oublier qu’il reste encore près d’un an à Nicolas Sarkozy pour semer la zizanie et diviser tout ce beau monde (et à l’UMP de faire revenir dans son giron des élus craintifs pour leurs mandats). Finalement, les déçus et les frustrés du sarkozysme pourraient bien réintégrer le giron avec quelques promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.

    En politique, comme au théâtre, les claquements de portes sont souvent suivis de réconciliations et de nouveaux serments de fidélité… Une comédie de boulevard qui permettra, malheureusement si elle est jouée, de rire encore une fois aux dépends du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pourquoi le Centre ne sera jamais monolithique et fusionné


    Ces jours derniers, une évidence semble se dessiner pour les temps qui viennent, au moins jusqu’à la présidentielle, le Centre ne se refondera pas dans une formation unique, que cela soit une confédération ou un parti. François Bayrou a clairement indiqué une nouvelle fois qu’il ne rejoindrait pas Jean-Louis Borloo et Hervé Morin – qui d’ailleurs ne veulent pas réellement de lui - dans une structure unique et Jean Arthuis pourrait ne rejoindre aucun des deux camps.

    Mais, au-delà de cette désunion conjoncturelle, il existe de nombreuses raisons pour qu’il y ait une diversité centriste irréductible.

    D’abord, aucun grand courant de pensée politique n’est et n’a jamais été rassemblé dans un parti unique. Il y a pluralité à droite depuis toujours. De même à gauche. Pourquoi donc le Centre éviterait ce morcellement.

    Même au temps de l’UDF triomphante (qui, par ailleurs, comptait dans ses rangs beaucoup de gens de droite), il y avait d’autres partis qui se réclamaient du Centre. La seule différence c’est qu’il y existait alors un parti hégémonique – et non monolithique -  comme il y a le Parti socialiste à gauche et l’UMP à droite de nos jours. Aujourd’hui, la galaxie centriste ne possède plus aucun soleil autour duquel graviteraient, en sus, quelques planètes mais est constituée de plusieurs petits astéroïdes qui s’affrontent dans une logique autodestructrice.

    Ensuite, comme pour la Droite et la Gauche, le Centre réuni des courants de pensée qui se ressemblent, qui peuvent s’assembler mais qui possèdent des différences ontologiques. Le Centre issu de la démocratie chrétienne n’est pas le même que celui issu du radicalisme ou celui issu du libéralisme. Les ponts existent, les programmes communs sont possibles mais un démocrate-chrétien ne sera jamais un radical tout comme un socialiste ne sera jamais un communiste ou un conservateur étatique ne sera jamais un libéral mondialiste.

    En outre, le système électoral actuel, majoritaire à deux tours, joue en défaveur du Centre pour la raison très simple que ce dernier possède un noyau d’électeurs mais a besoin d’un apport qui vient, à la fois, de la droite et de la gauche pour l’emporter au deuxième tour (les fameux «modérés» des deux bords) alors que la Droite et la Gauche ont besoin des voix de leur camp plus d’un apport centriste.

    Or, on voit bien la quasi-impossibilité pour un candidat centriste, dans un tel schéma, de récupérer ces voix en même temps puisqu’au moins un candidat de droite ou de gauche sera inévitablement son adversaire au deuxième tour. D’où l’obligation pour le Centre de nouer des alliances de désistement exclusives soit avec la Gauche, soit avec la Droite.

    Seul le système proportionnel peut permettre l’existence d’un Centre indépendant et uni, fort de nombreux élus, qui n’irait chercher ses voix ni d’un côté, ni de l’autre et donc qui n’obligerait pas les centristes à devoir s’allier en position de faiblesse à un parti de droite ou à un parti de gauche pour en être, ensuite, l’otage et l’obligé, perdant ainsi largement leur personnalité politique.

    Pour que le Centre soit une réelle force politique qui compte, il faut donc créer un parti (ou une confédération) «référence» puissant mai sans doute pas un parti (ou une confédération) qui réunirait tous les centristes, sans exception. Car, non seulement, cela serait impossible mais inutile puisque cette structure agirait comme pôle d’attraction lors des rendez-vous électoraux de toute la galaxie centriste.

    En attendant son émergence, cela ne dédouane pas les partis centristes de nouer des alliances électorales entre eux autour d’un programme commun et, évidemment, des accords électoraux et de désistements.

    Pour l’instant, on est encore loin de cette entente ad minima. Et ce n’est pas acceptable pour tous ceux qui croient aux valeurs et à la vision politique du Centrisme. Car tous les partis centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et le Parti radical, ont assez de points de convergence pour parvenir à s’entendre sans renoncer à leurs différences.

    La désunion porte donc avant tout autour de questions de susceptibilités, de rancœur, et de petites ambitions personnelles. Venues d’un courant qui se propose de réunir les Français autour de l’idée de consensus, cela est d’une risible irresponsabilité. Risible à en pleurer.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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